vendredi 23 août 2019

Les manufactures d'armes Impériales

Les manufactures d'armes Impériales sont les prolongations directes des manufactures d'Ancien Régime. La fabrication de ces armes était définie par les règlements d'Ancien Régime, mis au point en 1777 et 1783 par le général de Gribeauval. Avant la Révolution Française, on dénombre cinq manufactures d'armes. Celle de Maubeuges, Charleville, Saint-Etienne, Tulle et Klingenthal (armes blanches). Dans ces manufactures sont fabriquées aussi bien les armes civiles que militaires.
A la suite des événements de 1789, la production d'armes dans ces manufactures subit une grande désorganisation, qui affecte terriblement la production de fusils. L'Assemblée législative en 1792 décide de prendre des mesures. Des conseils d'administration sont chargés de gérer les manufactures, et dans un même temps de nouveaux établissements sont fondés à Nantes, Autun, Bergerac, Versailles et Chambéry.
Bonaparte devenant premier consul va également réorganiser ces entreprises, en nommant une commission d'officiers artilleurs chargée d'étudier de nouveaux modèles d'armes. Grâce à ses conquêtes, Napoléon acquiert les grandes manufactures de Liège en Belgique, Turin en Italie et de Culembourg aux Pays-bas.
C'est dans toutes ces manufactures que sera fabriqué à plus de 2 millions d'exemplaires, le fameux fusil Charleville qui équipera tous les soldats de l'Empire. Les soldats expérimentés pouvaient recharger et tirer 3 coups par minute, grâce au canon lisse qui facilite le bourrage de la balle, insérée dans la cartouche en papier contenant la poudre. Le soldat devait déchirer l'extrémité de la cartouche avec les dents, remplir le bassinet de poudre et refermer le couvre bassinet, vider le reste de poudre dans la bouche du canon, pousser la balle et le papier au fond du canon avec une baguette en fer avant de pouvoir tirer.
La vie dans les manufactures
Au même titre que les lycées, les manufactures sont dirigées par des militaires. Le tambour rythme la journée de ces soldats-ouvriers. Ils seront d'ailleurs soumis à la conscription et passibles de punitions militaires. La durée du travail était de douze à quatorze heures par jour, coupées de pauses longues. Le travail étant celui d'un artisant, les congés hebdomadaires étaient respectés. Les salaires étaient néanmoins très variables suivant le type de pièce fabriquée, ce qui amène une grande diversité dans le montant des sommes perçues par les différents ouvriers. 
Avec ces manufactures d'armes, on entrevoit déjà la première révolution industrielle avec l'augmentation de la productivité et la production à la chaîne. 


La chute de l'Empire en 1815 amène le déclin, puis la disparition des manufactures du Nord et de l'Est, car ces dernières sont jugées trop exposées aux invasions.

Benjamin Howe